Archives de Catégorie: Danse

Rochester, ville du péché

La Montreal Crew avec Steven et Virginie

Je me dis toujours que je devrais écrire sur la danse. Cela occupe une telle partie de ma vie qu’ il est curieux que je n’y ait pas encore consacré quelqu’article que ce soit. Me voilà lancée.

 

 

 

En fin de semaine dernière, j’ai pris la route, tassée entre Martine – grande, mince, cheveux courts, noirs, épais et pailleux parfois- et Alain – chinois d’origine, moins grand que Martine, merveilleux danseur aux T-shirts arc-en-ciel-. Un charmant six heures de route, incluant un arrêt interminable à la boutique hors taxes pour trouver un mystérieux vin de rhubarbe, qui nous mena à Rochester, deuxième ville en importance dans l’état de New York, si je ne m’abuse, mais plus loin dans l’ouest.  Souvenirs du même événement ou nous étions allés l’année précédente, blagues douteuses sur l’échangisme (No, we meant swing DANCING!) excitation, jeux de road trip stupides et chansons paillardes (ok non, pas de chansons paillardes) ont meublé notre trajet jusqu’à Rochester.

Nous étions hébergés au même endroit que l’année précédente, par le très généreux Stephen qui nous accueillait cette fois-ci avec un tout nouvellement rénové «hot tub» des années 80. Joie! (Les spas étaient apparemment moins profonds dans ce temps là… ou bien les gens avaient de moins longues jambes, je penche d’ailleurs pour cette explication.)

Trêve de mise en contexte, la fin de semaine, en fait, en est une d’ateliers de danse swing, activité que je pratique trop assidûment. Steven Mitchell et Virgine Martinet Jensen enseignent avec énergie comique et un enthousiasme contagieux. Je dois avouer que cette année, je n’ai pas assisté aux ateliers. Pas faute d’intérêt, mais à cause de ma pauvreté d’étudiante. Dommage, moi aussi je veux faire des swingouts, des jazz steps et avoir mal aux hanches à force de faire trop de swivels!

Sans rien enlever aux ateliers, j’ai quand même passé un superbe après-midi samedi au Internation Museum of Play, oui oui, le musée du jeu, le musée International du jeu même. Je me suis lancée sur les murs dans une maison croche, j’ai fait des dessins vraiments laids avec un Etch-A-Sketch, j’ai habillée Madame Patate et j’ai fait du théâtre de marionnettes avec Sesame Street. Entre autres. Photos de ces ridicules péripéties à venir!

Évidemment, j’étais quand même là pour la danse; alors lorsque 20h a sonné, vêtus de nos oripeaux vintage (non sérieusement, on se force pour l’habillement!), donc, vêtus de nos plus beaux atours vintage disais-je, nous nous sommes dirigés vers la soirée dansante, soirée ou Gordon Webster, pianiste, et son band nous servent de sublimes classiques du jazz et du blues. Sincèrement c’est le groupe le plus uni et talentueux que j’aie vue dans ma courte carrière de danseuse. On danse sur leur musique, mais on regarde, on tape des mains, on donne de l’énergie au band en chantant, rien à voir avec les réactions frileuses qu’ont les danseurs de swing parfois, lorsqu’un band joue pour eux. On a tendance à prendre les musiciens pour acquis alors que c’est eux qui nous permettent, à notre tour, d’exécuter notre art, la danse. Je dois dire que malgré la performance à couper le souffle de la chanteuse et des musiciens sur«It Don’t Mean a Thing», je me suis ennuyée du duo Steven et Malcom de l’an dernier. Mais jamais assez pour m’empêcher d’apprécier ce que l’on nous a offert.

Ce qui différencie Rochester des autres villes pour l’accueil des événements, c’est ce que l’on appelle le Late Night. Le Late Night est la partie de la soirée qui se déroule après la danse officielle. Le lindy Compound reçoit ces soirées. Le Compound, c’est quelque chose que vous ne verrai nulle part ailleurs (moi qui ait vu partout… ok non). C’est une maison, normale, dans laquelle vivent des gens, mais qui une fois l’heure tardive arrivée, devient un lieu de fête (mais pas de débauche). La maison est dédiée au Lindy Hop, à la danse swing si vous préférez. Pièce vide, miroirs sur les murs, équipement de son, tout est installé pour une soirée de danse dans la maison même. La cuisine regorge de victuailles, sous forme de Pot Luck. J’ai mangé le fromage au piment d’une avec le hummus d’un autre et les craquelins d’un troisième pendant que plusieurs se jetaient dans mes olives. C’est comme ça que ça fonctionne. Bref, on mange (et on boit) ou on socialise dans la cuisine, on danse dans la pièce centrale et on se repose dans le salon. Ou on joue sur l’arcade de la maison! On se couche vers 7h du matin. Ne pas faire les ateliers le lendemain présente tout de même un certain avantage!

On fait la fête comme ça deux jours en ligne, puis on rembarque en auto avec nos jeux pertinents (si vous avez des idées de prénoms qui commencent par E, faites-moi savoir, ce sera utile pour la prochaine fois!) et nos voisins de siège pour un 6h de route et une boutique hors taxes américaine tellement moins intéressante que la canadienne.

Merci vraiment à Groovy juice pour organiser, chaque année, cet événement super, à Stephen pour l’hébergement et le spa et à tous les danseurs pour l’ambiance malade. Aucun péché capital à Rochester, sauf la gourmandise peut-être, de musique, de danse et de nourriture.

J’ai décidé que cet article méritait une nouvelle catégorie: danse. Ce sera donc peut-être le premier de plusieurs billets sur la danse… Qui sait.